Les nouvelles missions du Réseau EIT Grand Est
L’ADEME et la Région ont souhaité reconduire l’animation du réseau EIT Grand Est sur la période 2021-2023. Initiatives Durables et le CEIA, co-animateurs du Réseau EIT Grand Est depuis 2017, ainsi qu’iNex et le cabinet d’avocat SKOV ont été retenus dans le cadre d’un nouveau marché, constitué de 3 lots et proposant de nouvelles actions en soutien aux animateurs locaux.
Lot n°1 : Animation des démarches d'EIT en Grand Est
Ce premier lot comprend les actions historiquement proposées aux animateurs locaux ainsi que quelques nouveautés :
- Séminaires d’échanges entre animateurs : ces séminaires dédiés aux animateurs locaux sont pérennisés, avec un rythme de 3 réunions par an. Afin de construire un programme et un contenu de ces séminaires au plus près de vos attentes, nous vous interrogerons régulièrement dans les formulaires en ligne et lors des entretiens individuels.
- Réunion d’échange entre les responsables hiérarchiques : nouveauté de ce marché, l’objectif est d’amplifier le lien entre les élus, l’équipe de direction et les animateurs. Le responsable hiérarchique de l’animateur peut jouer un rôle important dans la sensibilisation et l’acculturation des élus et autres acteurs avec qui il est en relation. L’organisation de formations entre responsables l’hiérarchiques d’animateurs EIT est donc un outil pour augmenter le niveau de connaissance et d’appropriation des enjeux de l’EIT des élus et autres parties prenantes clés du territoire.
- Favoriser la massification des flux : l’objectif de l’équipe-projet est de piloter les rapprochements entre les animateurs (sous forme de groupes de travail) et de mettre en place les conditions favorables aux échanges pour travailler sur des problématiques de valorisation de flux. 3 à 5 nouveaux flux d’intérêt seront retenus suite à un travail d’identification et de priorisation, notamment à l’occasion du séminaire de novembre 2021.
- Formations : une formation par an sera organisée afin d’aider votre monter en compétence sur des sujets facilitant le développement des synergies et de vos démarches. Nous vous interrogerons sur vos besoins en formation lors des entretiens individuels et des questionnaires en ligne.
- Animation de la Communauté en ligne sur CollECtif : dans la continuité de la précédente mission, nous animerons cette communauté afin de favoriser les échanges entre les animateurs et de capitaliser les données, documents et le savoir en vue de pérenniser les démarches. Nous organiserons prochainement une présentation tutorielle sur l’utilisation et l’usage de la communauté notamment lors d’un prochain Bistrot du réseau. Un dossier Google Drive et l’outil Discord viennent compléter les fonctionnalités de la Communauté en ligne.
- Les lettres d’information : 3 lettres d’information par an sont diffusées au réseau. Nous vous solliciterons sur les sujets d’intérêt que vous souhaiteriez voir traiter dans le cadre de ces lettres.
- Annuaire et liste des synergies : deux annuaires interne et externe (liste des apporteurs de solutions sollicités par les animateurs locaux ces dernières années) sont disponibles et à jour sur la Communauté.
- Liste des synergie : une liste des synergies est mise à jour et affinée annuellement suite aux entretiens individuels estivaux. Ainsi, afin de nous permettre de tenir à jour au fil de l’eau ce document, nous vous mettons à disposition un formulaire en ligne vous permettant de nous transmettre en temps réel les évolutions apportées à vos synergies.
Lot n°2 : Soutien méthodologique aux animateurs EIT du réseau Grand Est
Partant du constat que les animateurs sont confrontés à de nombreuses difficultés pouvant freiner le montage de leurs synergies et en complément des missions d’animation de réseau préexistantes, un appui technique et un apport d’expertise ont été jugés nécessaires pour faciliter et sécuriser le montage de synergies d’envergure en Grand Est.
Ainsi, ce nouveau marché a été consolidé afin que le consortium répondant au Lot n°02 apporte toute l’expertise technique nécessaire pour la mise en œuvre concrète de synergies structurantes et/ou complexes concernant des matières et/ou de l’énergie. Le consortium retenu dans le cadre du Lot n°02 est ainsi composé d’Initiatives Durables, du Club d’Écologie Industrielle de l’Aube, d’iNex et du cabinet d’avocats SKOV.
Les missions proposées dans le cadre de ce lot sont les suivantes :
- Centre de ressources : l’ensemble des sollicitations ou questions (individuelles ou collectives) doivent être posées sur le Forum de la Communauté en ligne afin de les centraliser. Une réponse concertée sera apportée par les co-animateurs si la sollicitation n’a appelé aucune réponse de la part des membres de la communauté ou si un niveau de réponse complémentaire peut-être apporté.
-
Apport d’expertise à la mise en œuvre de synergies : l’équipe-projet se chargera de compiler et qualifier les sollicitations concernant l’appui de synergies en développement. Un formulaire dédié à ces sollicitations sera créé afin de recenser les besoins des animateurs sur des synergies structurantes. Ces demandes feront l’objet, en fonction de leur complexité et de leur pertinence, d’un des 4 niveaux de traitement suivant :
- Socle commun : réponse commune et concertée, notamment lors de séminaires ou de permanence d’experts ;
- Niveau 1 : réponse simple par mail de l’équipe-projet mobilisant l’expertise du consortium ;
- Niveau 2 : réponse structurée et concertée nécessitant la production de documents, des investigations plus poussées, des retours d’expériences, la participation à des réunions stratégiques, etc. ;
- Niveau 3 : accompagnement de 5 synergies sur 2 ans via une étude de faisabilité à hauteur de 5000€ par synergies.

Dans le cadre du lot 1 et 2, l’équipe-projet interrogera les animateurs locaux de manière régulière lors des entretiens estivaux et des questionnaires de satisfaction afin d’adapter et d’alimenter l’animation du réseau. Nos sollicitations porteront notamment sur :

Lot n°3 : Fourniture de données environnementales et économiques
La société technologique iNex, spécialisée en outils digitaux pour détecter des ressources inexploitées, a été retenue pour fournir des données environnementales et économiques afin de faciliter le travail de prospection et de terrain des animateurs locaux. Deux outils d’iNex seront mobilisés :
- iNex Analytics : détection des gisements et synergies utilisées par les territoires pour mener des démarches d’EIT ;
- iNex sourcing : étude de gisement qualifiée sur des flux spécifiques.
Dans ce cadre, deux missions ont été confiées à iNex :
- Outiller les démarches EIT locales pour détecter les synergies : l’objectif est de transmettre aux animateurs des données de flux de matières/énergie à enjeu des entreprises clés de leur territoire. Cette vue cartographique sur l’outil d’iNex permet ainsi d’identifier des synergies de substitution ou de mutualisation structurantes. Une formation à l’outil est prévue courant octobre/novembre 2021 ;
-
Outiller les groupes de travail « Partage de flux » : les objectifs sont de fournir :
- La liste des entreprises produisant 3 matières retenues dans le cadre des groupes de travail ;
- Des données sur les flux, synergies et exutoires potentiels sur la Région
L’outil sera accessible à la fois pour les animateurs et pour l’ADEME et la Région ainsi qu’un tableur Excel avec la disponibilité des gisements.
Pour toute demande d’information concernant le réseau EIT Grand Est, n’hésitez pas à contacter :
- Ronan LEONARD, ronan.leonard@initiativesdurables.com - 03 88 33 36 56 ;
- Clémence REJNERI, clemence.rejneri@ceiaube.fr – 07 68 83 23 63.
La place de l’EIT au niveau national : stratégie, réseau et feuille de route économie circulaire
Le 23 novembre dernier, l'ADEME, la DGE et le CGDD rassemblaient les animateurs de démarches d'écologie industrielle et territoriale (EIT) à Paris, afin de lancer le réseau national des acteurs de l’EIT. Depuis, les besoins et attentes des démarches EIT sont venus enrichir la stratégie nationale ce qui a permis au réseau de soumettre des propositions pour la feuille de route économie circulaire.
A cette occasion, ont été présentés les enjeux et le processus d’élaboration de la feuille de route économie circulaire, le bilan des travaux EIT de 2015 à 2017, les contributions des acteurs (sollicités par un questback en amont) et les propositions d’organisation du réseau EIT national.
Le 24 mai prochain, une seconde réunion de ce réseau national EIT rassemblera l’ensemble des acteurs de l’écosystème. Plusieurs ateliers de travail pourront être proposés portant une réflexion sur plusieurs enjeux majeurs comme :
- la pérennisation des modèles économiques
- l’intérêt d’une nomenclature harmonisée pour massifier les échanges de données
- les outils de communication et de mobilisation à destination des entreprises
- etc...
Par ailleurs, depuis quelques mois, le réseau national EIT, porté par l’ADEME et le CGDD, œuvre à promouvoir et soumettre des actions en faveur de l’EIT dans la feuille de route économie circulaire. En effet, Nicolas HULOT, Ministre d’État de la Transition écologique et solidaire, et Brune POIRSON, Secrétaire d’État auprès du ministre, ont initié en octobre dernier l’élaboration d’une feuille de route économie circulaire, à paraitre en mars 2018. Cette feuille de route, élaborée avec l’ensemble des acteurs, intégrera les principales mesures permettant d’atteindre l’objectif « 100% circulaire ».
Le réseau national EIT officialisé
Ainsi, afin de bénéficier du statut de « contributeur satellite », le Ministre d’État a officialisé le réseau national EIT, lui permettant d’être force de proposition dans cette feuille de route. A ce titre, 7 propositions du réseau ont été retenues pour intégrer cette feuille de route, sous réserve des résultats de la consultation publique et des arbitrages rendus par les réunions interministérielles :
- mettre en œuvre une animation nationale du réseau des acteurs de l’EIT
- promouvoir l’EIT via les outils de planification ® intégrer l’EIT dans les schémas régionaux (SRADDET et SRDEII)
- créer une nomenclature nationale des données de ressources en vue de massifier les données
- lever les freins rencontrés lors de la réalisation de synergies :
• élaboration d’un guide spécifique aux problématiques EIT
• extension de la procédure de sortie implicite du statut de déchets aux non-ICPE et non-IOTA
• droit à l’expérimentation (i.e. arrêt provisoire d’autorisation pour les ICPE pour tester des synergies)
- analyser annuellement le niveau de maturité de l’EIT en s’appuyant sur des indicateurs coûts/bénéfices et des retours d’expérience
- contribuer à la montée en compétence des acteurs de l’EIT (création d’une base de connaissances mutualisée des ressources, mise en œuvre de formations initiales et continues)
- promouvoir l’intégration des principes de l’EIT en amont des conceptions des zones d’activités économiques via des outils (guides d’écoconception pour les nouvelles ZAE, etc.).
Méthodes et outils "made in France"
Par ailleurs, l’ADEME souhaite mettre en avant les méthodes et les outils EIT « made in France ». En effet, au-delà de l’outil Act’if du réseau CCI, de nombreux outils émergent en France comme ceux développés par les start-up INEX, Upcyclea, etc., ainsi que des plateformes d’échanges entre entreprises (locales, spécialisées par ressources, etc.). L’enjeu aujourd’hui est de faire cohabiter l’ensemble de ces outils et de les interfacer pour augmenter les échanges de données et permettre la démultiplication des synergies. Une deuxième étape à plus long terme pourrait être de construire une base de données nationale d’utilité publique. En effet, la massification des données de ressources en vue de démultiplier les synergies est identifiée comme un axe de travail prioritaire au sein du réseau EIT. Une première session de brainstorming autour de ce sujet est proposée par l’ADEME, le 20 février après-midi à Paris, entre spécialistes ou porteurs de travaux sur le sujet.
Au-delà de l’interfaçage des outils, de grandes tendances émergent pour le développement des démarches EIT. Plusieurs enjeux sont ainsi à noter :
- l’intérêt de mutualiser la connaissance collective des animateurs EIT et autres acteurs référents (centres techniques, laboratoires, etc.) autour des flux et des synergies associées
- l’intérêt au niveau régional de cartographier les acteurs en présence permettant de faire avancer les synergies (transformateurs, recycleurs, BE spécialisés, etc.)
- le développement à venir d’observatoires régionaux de ressources.
Pour en savoir plus sur la stratégie nationale EIT, la feuille de route économie circulaire ou la mise en place du réseau national, nous vous invitons à vous rapprocher des animateurs EIT Grand Est ou d’Émilie ALBISSER, ingénieure à l’ADEME Grand Est :
- Guillaume KAUFFMANN : guillaume.kauffmann@ideealsace.com | 03 88 33 36 32
- Clémence REJNERI : clemence.rejneri@ceiaube.fr | 07 68 83 23 63
- Emilie ALBISSER : emilie.albisser@ademe.fr | 03 88 15 58 91
Démarche EIT de Lorraine Nord (FE2i) - Valorisation des fenêtres PVC
Démarche EIT de Lorraine Nord (FE2i) - Valorisation des fenêtres PVC
En 2014, suite à un diagnostic d'écolo gie industrielle sur les flux sortants, réalisé auprès de 46 entreprises représentatives du territoire, il ressort que certains déchets sont mal valorisés. Il s’agit des déchets d’activité économique (papiers, plastiques, carton) et des fenêtres en fin de vie des chantiers de démolition et de rénovation énergétique qui finissaient à l’enfouissement sur des sites de stockage. Afin de recycler le gisement des fenêtres en fin de vie, dont le tonnage est significatif compte tenu des objectifs ambitieux d’efficacité énergétique des bâtiments, une filière de recyclage a été développée au sein du groupe VALO’ dans le cadre de son projet d’écologie industrielle. Cette filière opérée par VALO’ depuis 2015 permet de générer des gains significatifs en détournant ces flux de l’enfouissement.
Actuellement 18 démarches EIT sont en cours sur le territoire de la Région Grand Est. Plusieurs débutent, certaines sont dans une phase de renouvellement des conventions alors que d’autres arrivent bientôt au terme de leur financement dans le cadre de CLIMAXION. L’enjeu est donc de faire perdurer ce type de démarche avec un modèle économique, une gouvernance et des actions en lien avec ce changement. Cette adaptation des différentes strates de la démarche est à anticiper avec les parties prenantes. La compréhension des enjeux associés est un prérequis avant d’engager toute adaptation.
L’objectif de cet article est de donner des éléments méthodologiques pour réfléchir à la pérennisation d’une démarche d’EIT et de partager des éléments nationaux sur la pérennisation des démarches et les modèles économiques associés (demandée dans la cadre de la convention CLIMAXION). Dans ce cadre, le but est d’apporter des pistes de réflexions à mettre en questionnement vis-à-vis du contexte spécifique de votre territoire.
Les 3 piliers de la pérennisation
Dans le cadre des prémices du réseau SYNAPSE, une étude sur la pérennité des démarches EIT en France a été réalisée en 2018. Il s’agissait, au travers de 9 démarches, d’analyser les choix et positionnement de l’acteur-tiers (assurant le rôle d’animateur/médiateur/coordinateur) pour la continuité de la démarche. Ce rapport traite le sujet au travers de 3 angles que sont la gouvernance, les actions concrètes et le modèle économique :
- La gouvernance (pérennité organisationnelle) : Étant donné les enjeux de coopération et de collaboration, une gouvernance multi-acteurs s’impose à terme aux démarches EIT. Ainsi la qualité des réseaux de coopération dépend directement du mode de gouvernance de la démarche. La question est de s’intéresser aux dispositifs relationnels entre les acteurs, à la manière dont sont conciliés les intérêts privés et l’intérêt général. Par ailleurs, il est important d’analyser la légitimité de la structure porteuse et/ou d’animation, son statut juridique, le partage du pouvoir et les processus de décision ;
- Les activités et les réalisations concrètes (pérennité opérationnelle) : c’est l’ensemble des activités menées par l’acteur-tiers à travers la réalisation de synergies concrètes. En effet, l’obtention de résultats permet de fédérer les acteurs et de générer un effet d’entraînement sur un territoire élargi ;
- Le modèle économique (pérennité économique) : l’équilibre financier est un objectif prioritaire pour les acteurs-tiers en vue de pérenniser leur action. L’enjeu est central dans le cas de la fin du financement de CLIMAXION. Il s’agit ainsi de maximiser leur capacité d’autofinancement et de diversifier leurs sources de revenus, sans toutefois privatiser complètement leur action, ce qui empêcherait toute prise en compte de l’intérêt général vis-à-vis de la gestion des ressources. Un focus au travers de deux témoignages sera réalisé sur cette thématique.
La gouvernance

Les outils à disposition :
- Analyser les acteurs de son territoire : l’intéret est de caractériser les acteurs sur son territoire. Grâce au projet COMETHE, une grille est à votre disposition. Elle vous permettra de réaliser une cartographie des acteurs et peut-être un support pour vos décisions dans l’adaptation de la gouvernance ;
- Transfert du portage de la démarche : une fiche REX a été réalisée dans le cadre du réseau SYNAPSE. Cette fiche traite principalement d’un transfert d’une collectivité vers une association.
Exemples de questions à se poser pour orienter sa gouvernance :
- Comment s’opère l’orientation stratégique de la démarche ?
- Comment le pouvoir et les responsabilités sont-ils partagés ? Comment les décisions sont-elles prises ?
- Quelle est la résilience des démarches face à des situations de rupture (départ d’un partenaire clé, démission de l’animateur historique, etc.) ?
Les activités et les réalisations concrètes
Les outils à disposition :
- Au début de la réflexion sur la mise en œuvre d’une synergie il est pertinent de réaliser une fiche descriptive. Celle-ci vous permettra de formaliser les choix et d’anticiper le reporting pour les résultats de la synergie ;
- Recherche et évaluation technique de synergie : dans le cadre du projet COMETHE un fichier Excel est à votre disposition (annexe du guide de mise en œuvre de synergie réalisé par le DR ADEME Normandie) pour vous donner des clés sur la mise en œuvre possible de la synergie ;
- Dans le cadre du dernier séminaire et pour rappel un atelier a eu lieu sur la co-construction d’un outil d’aide à la priorisation des synergies.
Exemples de questions à se poser :
- Le type de synergie : nécessite-t-elle un intermédiaire ? Quel degré de technicité ? D’investissement ? De rentabilité (pour l’entreprise et pour le territoire) ? Quels impacts environnementaux ? ;
- L’écosystème local : existe-t-il des acteurs en mesure de porter la synergie sur le territoire ? ;
- Les objectifs stratégiques de l’acteur-tiers : quelle volonté de développer des activités commerciales ? Quels (niveaux d’) impacts recherchés par la démarche ?
Le modèle économique
Les outils de réflexion

Au-delà de la grande distinction financement public/privé il est important d’aller plus loin dans le détail pour voir les différents modèles possibles :
- Les subventions de fonctionnement ne seront pas traitées dans cet article car propres à chaque territoire (via des structures publiques ou privées), mais demeurent essentielles : en effet, il appartient aux collectivités locales de prendre de manière pérenne aux démarches territoriales comme le sont les démarches EIT.
-
Les financements « projets » sont des mécanismes qui peuvent, comme leurs noms l’indiquent, contribuer à la réalisation d’un projet. Même s’ils ne financent pas directement le fonctionnement de la démarche ils peuvent permettre l’émergence de synergies emblématiques qui pourront venir maximiser les actions et réalisations de la démarche. Plusieurs AAP (Appels À Projets) sont en cours. Vous pouvez les trouver notamment sous
Agir pour la transition écologique » ou alors via l’article de la dernière newsletter avec le focus des financements
pour la relance verte des TPE et PME. - Le modèle de cotisation est un des moyens les plus lisible et transparent pour assurer l’autofinancement des démarches (néanmoins il est difficilement applicable à un acteur-tiers public). Comme vision, il est important de toujours s’assurer que la cotisation payée par les entreprises est toujours inférieure au « bénéfice » rendu par le paiement de celle-ci. Pour cela il s’agira de communiquer l’offre de service en mettant en avant par exemple les économies réalisées et les bénéfices indirects de la démarche. Ces deux points sont en corrélation directe avec les actions concrètes réalisées et la communication associée. Au-delà des services, l’analyse de la typologie et du nombre d’acteurs devra être faite pour atteindre un équilibre en lien avec la stratégie de l’association. Différentes simulations doivent être réalisées pour s’assurer que les propositions soient réalistes, en lien avec le taux de conversion des entreprises (le pourcentage d’entreprise qui va réellement cotiser). Une grille tarifaire peut-être proposée : dans le cadre du rapport de pérennisation « une grille de cotisation entreprises proposant au moins 5 tranches, avec une moyenne de cotisation comprise entre 300 et 500 €/an » Ce type de modèle est appliqué a sein de la démarche du CEIA et de Fe2i. Dans certains cas, une tarification unique est envisagée avec une année test comme sur CLES sur le Port de Strasbourg avec une cotisation à 1 240€ et une première année de cotisation à 50% comme test de ce nouveau service.
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Un service aux adhérents et les prestations : certaines démarches proposent des services complémentaires aux adhérents (payants ou non) qui permettent d’augmenter leur autofinancement. On peut noter notamment plusieurs actions :
- Rémunération sur résultats (ou succes fees dans le cadre de synergie avec de fortes économies, la démarche peut négocier une rétro-commission via les économies réalisée) ;
- Apport ariat d’affaires (la démarche se rémunère sur les chiffres d’affaires générés par les prestataires auprès des entreprises de la démarche). Le cas le plus connu est via les achats groupés ;
- Prestation propre de la démarche dans le cas où l’animateur ou l’équipe-projet possède une compétence spécifique (appui réglementaire, technique, démarche RSE, bilan carbone, etc.).
Exemples de questions à se poser :
- La structure porteuse envisagée a-t-elle connu des risques de financement par le passé ? Autrement dit quelle est la santé financière de la structure envisagée ? (dans le cas d’un changement de porteur) ;
- La structure porteuse est-elle un réseau d’entreprises ? Si oui quel est son modèle de financement ? ;
- Quelle synergie à fort potentiel économique pourrait être développée sur le territoire ? (logique des « succes fees ») ;
- Le choix du modèle économique de l’acteur-tiers : Quels modes de financement poursuivis ? Quel niveau de financement pour la puissance publique ? ;
- Quel service la structure porteuse apporte en plus ? Quelle valeur ajoutée pour les bénéficiaires ?
Les témoignages
→ L'association PIICTO (Plateforme Industrielle d'Innovation du Caban TOkin)

L’association PIICTO est composée d’acteurs industriels, publics et d’entrepreneurs. La zone industrielle du Caban Tokin accueille de nombreux acteurs industriels de la chimie, énergie et raffinerie. La démarche avec une offre de service diversifiée a réalisée de nombreuses synergies structurantes avec de fortes économies à la clé permettant de mettre en place un système de succes-fees pour son autofinancement. Lors de chaque mise en œuvre une fiche retour d’expérience est réalisée pour communiquer sur les avancées de la démarche.
Même si de nombreuses actions sont mis en œuvre, l’association continue de fonctionner en mode-projet (identification de synergie, montage d’équipe projet, répartition des tâches, rétro planning, pour en faire aboutir le plus grand nombre et reste néanmoins transparente auprès de ses adhérents lors de non-réussite de ceux-ci. Sur le plan économique, le financement est basé sur un modèle 50% publics 50% privés (sucess-fees 10-15% et cotisations 35-40%). Les acteurs publics sont la région PACA, la Métropole Aix-Marseille Provence et les mairies de proximité (Port-Saint-Louis, Fos-sur-Mer).
→ Fe2i (Flux Economiques Inter-Entreprises)
La démarche EIT Fe2i (1 ETP) est portée par l’association Valo’lab (3,5 ETP) du groupe VALO’ (100 à 120 ETP).
La mise en place d’un système de cotisation a eu lieu depuis novembre 2019. L’objectif pour la démarche et de convertir au maximum ses adhérents à ce nouveau modèle de service payant. Sur une base de 60 adhérents en 2018 (modèle gratuit) 24 ont renouvelé leur adhésion à ce modèle payant. L’association propose des facilités de cotisation comme une proratisation pour la première année suivant le mois d’entrée dans la démarche. En 2021 les cotisations devraient couvrir 20% du budget avec une projection à 30% du budget pour 2022.
L’association Valo’ a fait évoluer sa gouvernance en incluant des entreprises de la démarche EIT au sein de son conseil d’administration (à date ArcelorMittal) ainsi que des entreprises engagées au sein de son Comité Consultatif. Isabelle CIRIDEM a réalisé un pitch lors du dernier séminaire EIT Grand Est. Ses slides sont à retrouver ici.