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Coup de pouce d’une démarche EIT pour le développement d’une filière réemploi de matériaux du BTP

Reemploi materiaux BTP

Quand une démarche d’EIT pousse à la création d’une filière réemploi de matériaux du BTP. Retour d’expérience de Maxime GRULET, animateur EIT dans les Ardennes.

Maxime GRULET, animateur d’une démarche EIT sur le territoire des Ardennes, a coordonné les actions de COOPELIS (un groupement d’économie solidaire) et AMA (un cabinet d’architecte). Ils ont échangé ensemble sur la filière de réemploi des matériaux du BTP, et ont identifié plusieurs étapes nécessaires à sa mise en place :

 

  • une sensibilisation de la maîtrise d’ouvrage ;
  • un diagnostic au sein du bâtiment pour identifier les matériaux réutilisables et leur valeur ;
  • une action de dépose qui consiste à récupérer proprement les matériaux identifiés comme réutilisables ;
  • une qualification pour des raisons assurantielles ;
  • une réintégration de ces matériaux dans des projets de construction. 

Un constat leur saute aux yeux : pour chacune des étapes, il n’existe aucune solution sur le territoire.

Cela a amené les 3 acteurs à se structurer autour de ce projet de réemploi. COOPELIS possède déjà en propre une ressourcerie (Bell’Occas) pour les objets du quotidien dont la clientèle est citoyenne. AMA est un cabinet d’architecte s’intéressant à la construction en matériaux secondaires. La démarche EIT a la connaissance des parties prenantes du territoire et est force de proposition pour embarquer de nouveaux acteurs dans le projet.

Ensemble, ils se sont donc lancés étape par étape dans ce vaste projet de développement d’une filière de réemploi des matériaux du BTP sur le territoire.

 

Étape 1 : Collecte et vente de matériaux issus des "rebuts" de magasins de bricolage

Leroy Merlin et Cedeo se sont lancés dans le projet et ont signé une convention avec Bell’Occas pour la récupération de leurs invendus. En grande majorité, ces produits sont non vendables à cause de la présence d’un élément dans le lot abimé ou d’un élément manquant. Cela a permis plusieurs bénéfices : pour les magasins de ne pas avoir à payer pour se départir de ces ressources, considérées comme des déchets ; pour Bell’Occas, d’étendre sa « gamme » de produits et d’en connaitre parfaitement la valeur marchande. Entre septembre 2022 et avril 2023, ce sont 120 tonnes de matières qui ont été récupérées et mises à disposition des clients de la ressourcerie.

 

Étape 2 : Collecte de matériaux des citoyens et artisans du territoire

En partenariat avec Leroy Merlin, 2 fois par an, la démarche EIT et Bell’Occas souhaitent inviter les particuliers et petits artisans à apporter leurs matières secondaires (carrelage, portes, parquets…) issues de leurs travaux. Dans cette seconde étape, ce sont des matières secondaires déjà utilisées qui sont apportées, contrairement à l’étape 1 où les matières étaient neuves mais invendables telles quelles. Une forte communication a été adressée afin que les matières apportées soient dans un état réemployable. La 1ere édition en octobre 2022 a permis la récupération de 5 tonnes de matériaux, la prochaine édition a lieu courant avril 2023.

 

Étape 3 : Déconstruction de bâtiments

Etape plus structurante dans la valorisation de matériaux secondaire. Un bailleur social marnais avait des objectifs de réemploi lors d’un chantier de démolition mais aucun acteur pour assurer la valorisation : il avait donc un stock de 500 portes d’intérieur propres mais aucune solution de reprise. Ces portes étaient issues d’une préalable déconstruction. Bell’Occas a alors collecté ces portes pour lancer une dynamique de partenariat avec le bailleur social et prochainement collecter d’autres matières. Sans avoir été formé à ce stade, l’animateur EIT, accompagné par un salarié de la ressourcerie, réalise des diagnostics permettant en amont de la destruction la mise en évidence des matériaux à récupérer. Vient ensuite l’action des équipes de dépose, pour récupérer proprement les matériaux.

Pour réitérer cette action et permettre la valorisation, il est primordial de convaincre les donneurs d’ordres (comme par exemple les collectivités) de réaliser un diagnostic en amont de l’écriture du marché de travaux. Cela permettra que les taux de réemploi demandés soient en cohérence avec les possibilités de reprise réelles du chantier.

 

Étape 4 : Elargissement de la zone de vente

Une dernière constatation au cours de ces différentes étapes provient du fait que le territoire possède des matériaux de seconde main divers. En revanche, tout ne pourra pas être vendu en local. Le territoire est trop petit et la demande faible. La dernière étape de ce projet est donc la mise en place d’une plateforme numérique pour faciliter la revente des matériaux basée sur les diagnostics à une échelle territoriale plus large (au dela même des Ardennes). Cela permettrait d’identifier des clients en amont de la déconstruction et plus facilement convaincre les donneurs d’ordre de faire de la récupération de matériaux secondaires. Cette étape est encore en cours de construction.

 

L’ensemble de ces étapes est un bon exemple pour construire pas à pas la filière de récupération et de valorisation du BTP. Cela a permis une montée en compétence du territoire d’Ardennes Métropole sur le sujet, par la sensibilisation des parties prenantes avec des résultats de tonnage matière récupéré non négligeables (à savoir jusque-là 125 tonnes de matières collectées et mise à disposition).

La force du projet aura été de bénéficier d’un acteur du réemploi déjà bien en place et équipé sur le territoire.

Grâce à la prise d’ampleur du projet, Maxime est aujourd’hui contacté directement par des entreprises du bâtiment pour identifier des projets de réemploi, une belle perspective pour la poursuite de ce projet !

 


 

Pour plus d’informations concernant ce territoire, Maxime GRULET, l’animateur de la démarche CECOIA se tient à votre disposition : maxime.grulet@coopelis.fr

 

Article rédigé par Justine CLAUDE - Chargée de projet Economie circulaire et co-animatrice du réseau EIT Grand Est – Initiatives Durables – 03 88 33 36 32 – justine.claude@initiativesdurables.com


Pour aller plus loin :

Ecoplaine : Mise en place d'une synergie de réemploi de matériaux du BTP avec l'aide d'Inex

Réemploi de matériaux issus du BTP

Ecoplaine : Mise en place d'une synergie de réemploi de matériaux du BTP avec l'aide d'Inex

Retour d'expérience
ADEME

Lauréate de l’appel à projets « Economie circulaire » lancé par l’ADEME, la Région Grand Est et l’Agence de l’eau Rhin-Meuse en 2017, l’association EcoPlaine (Vittel, 88) développe une démarche d’écologie industrielle et territoriale depuis novembre 2018. Ce projet initialement circonscrit au périmètre géographique de la Communauté de Communes Terre d’Eau (CCTE), s’est progressivement étendu sur les territoires des EPCI voisins. EcoPlaine est aujourd’hui un accélérateur de développement économique de la Plaine des Vosges.

Le contexte

L’animateur de la démarche d’écologie industrielle et territoriale a identifié sur le territoire de la Communauté de Communes de l’Ouest Vosgien une structure de l’ESS (Economie Sociale et Solidaire) dont le coeur de l’activité est de concevoir et fabriquer des habitats en bois légers (« tiny house »), exclusivement à partir de matériaux biosourcés, issus du réemploi ou de la réutilisation de matériaux et ressources issus de du BTP (déconstruction) : éléments de charpentes, solives, planchers, lambris, bardages, isolants biosourcés (laine de chanvre ou lin, etc.)…

Aux enjeux écologiques et économiques de cette démarche « responsable » s’ajoute un enjeu sociétal car toutes leurs actions sont réalisées sous la forme de chantiers participatifs, solidaires et reproductibles, avec une volonté affirmée de former et partager leurs expériences et savoir-faire avec et entre les participants.

Description de la démarche

Mandaté par l’ADEME et la Région Grand Est dans le cadre du réseau régional EIT, iNex a fourni des études de gisement simplifiées sur deux typologies d’acteurs. Une première ciblait les entreprises du BTP sur le territoire, précisant leur localisation et le gisement de déchets qu’elles gèrent. Une seconde étude ciblait les chantiers en se basant sur la base nationale des permis de construire (SITADEL), précisant cette fois la localisation exacte des chantiers en cours et les gisements de déchets associés.

Les données ont été transmises en juin 2022 par l’animateur EIT à l’association. Le principe était de faciliter l’identification et l’anticipation, par la structure de l’ESS, des chantiers de rénovation ou déconstruction en cours et à venir sur le territoire, et lui permettre de nouer des liens et renforcer la coopération avec les entreprises du BTP intervenant sur ces chantiers pour faciliter les opportunités lors des phases de déconstruction ou dépose de matériaux, pour pouvoir les récupérer le plus rapidement possible sur les chantiers (sans le retarder et pénaliser ainsi la maîtrise d’oeuvre). Très intéressée, la structure d’insertion n’a malheureusement pas pu exploiter les données fournies par l’animateur de la démarche d’EIT car elle était fortement mobilisée sur ses projets de construction de ses « tiny-house » et de disponibilité de ses bénévoles pour collecter de nouvelles ressources. Mi-septembre 2022, le projet est en suspens.

Soutien au réemploi, à la réutilisation ou à la réparation

Soutien au réemploi, à la réutilisation ou à la réparation

Aide financière
Région Grand Est

Objectifs

  • Soutenir les acteurs locaux qui s’engagent dans la prévention des déchets,
  • Atteindre les objectifs fixés dans la stratégie régionale : réduire de 7% les Déchets Ménagers et Assimilés (DMA) collectés entre 2015 et 2025 et de 10% entre 2015 et 2031, 
  • Accompagner les collectivités et leurs relais pour encourager une démarche d’économie circulaire,
  • Soutenir l’emploi non délocalisable.

Du mouvement pour les déchets du BTP !

Déchets du BTP

Gisement peu connu du grand public, les déchets du BTP sont omniprésents. Que se cache-t-il derrière ce terme ? Quelles sont les actions pour réduire cet impact ? Quelles opportunités pour les démarches d’EIT ?  26 producteurs de matériaux s’engagent pour la mise en place du projet VALOBAT : Focus sur les premières informations concernant cette filière REP (Responsabilité Élargie des Producteurs).

 

Les déchets du BTP en quelques chiffres.

Les déchets du bâtiment représentent un gisement considérable, assez peu médiatisé. En effet ils représentent 42-46 millions de tonnes par an de déchets (suivant les différentes estimations et arbitrages) [Étude de préfiguration pour la filière REP du BTP].  Au sein de ce chiffre il est nécessaire néanmoins d’apporter un détail. Les déchets du bâtiment se composent à 75 % de déchets inertes (environ 30 millions de tonnes). 23 % de déchets non dangereux non inertes (environ 10 Mt) et 2 % de déchets dangereux (amiante, DEEE, bois traité, déchets spécifiques).

De ce calcul plus haut est exclu les terres excavées qui représentent un tonnage conséquent. Au global et selon les différentes sources les déchets du bâtiment et des travaux publics représentent 70 % des déchets en France, entre 228 millions de tonnes et 240 millions de tonnes.

Le taux de valorisation des déchets du bâtiment est estimé à près de 70 % avec une certaine hétérogénéité selon les différents flux. En particulier, les déchets inertes sont en majorité revalorisés. Les déchets non dangereux du bâtiment sont quant à eux valorisés à 25 %, dont 15 % de recyclage et 10 % de valorisation énergétique.

Plus globalement pour le secteur du bâtiment, ce sont plusieurs millions de tonnes de déchets qui continuent à être stockés. Ce secteur est un enjeu crucial pour atteindre une société circulaire. De plus cette filière fait encore face à des pratiques illégales.

Selon une étude réalisée par l’ADEME en 2019 les déchets du bâtiment, en particulier les déchets amiantés, étaient fréquemment présents dans les dépôts sauvages. L’ADEME estime par ailleurs que le coût de la gestion de ces dépôts sauvages est de l’ordre de 400 millions €/an pour les collectivités.

A l’échelle du Grand Est, les déchets inertes du BTP représentent plus de 13 millions de tonnes (terres excavées ici incluses) et les DAE en provenance du secteur du BTP représentent 1,6 millions de tonnes soit un total d’environ 15 millions de tonnes de déchets pour l’ensemble filière BTP. (graphiques si dessous issu du PRPGD de la Région).

 

Sensibiliser les acteurs au sein de vos démarches et comprendre la chaine de valeur
 

Le PRPGD a recensé plusieurs actions et études permettant de sensibiliser à la « prévention des déchets tout au long du chantier », le schéma ci-contre permet de repositionner les actions suivant leur place dans la chaine de valeur :

 

Une liste issue PRGPD, recense les principales études et ressources permettant de sensibiliser à la prévention des déchets tout au long du chantier (en page 103 du document). En voici une synthèse :

  • Des outils et des exemples très concrets présents sur le site de l’Ademe
  • La démarche BAZED constitue la premières initiative française d’aide globale à la conception de bâtiments pour réduire leur production de déchets à toutes les étapes de leur cycle de vie. Retours d’expériences : Conception de bâtiment à zéro déchet
  • De manière globale, le SRBTP et la FBTP publient régulièrement différents articles ou vidéos faisant la promotion de techniques de prévention des déchets, notamment sur le réemploi.
  • Les Directions « Logistique et Opérationnelle » et « Mobilités » des Départements de la Région Grand-Est privilégient l’optimisation déblais / remblais (réutilisation sur chantier des matériaux excavés) et favorisent l’utilisation des matériaux recyclés de déconstruction. Le projet DEMOCLES (la clé de la démolition durables) permet de trouver les bonnes filières de valorisation suivant les différents produits.

Dans son chapitre IV : « planification spécifique de la prévention et de la gestion des déchets issus des chantiers du bâtiment et des travaux publics » le PRPGD reprend également le type de matière à traiter en priorité comme :

  • Les terres excavées, par rapport aux quantités importantes à gérer et à la lutte contre les remblaiements illégaux ;
  • Les gravats en mélange, par rapport à̀ la marge de manœuvre qui existe quand ils sont triés à la source ;
  • Le bois, par rapport à la problématique actuelle (2017) sur les manques d’exutoires pour ses valorisations matière et énergétique ;
  • Le béton pour mieux le recycler en granulats dans le béton (recybeton) ;
  • Le plâtre pour améliorer la collecte des quantités diffuses ;
  • Les huisseries pour mettre en œuvre une filière de tri, démantèlement et recyclage des différents composants – pour les fenêtres une filière de valorisation a été mis en place sur le territoire de Fe2i ;
  • Les emballages et plastiques, les briques et tuiles...

CLIMAXION a également réalisé une fiche synthétique sur le sujet de la prévention et valorisation des déchets BTP et des déchets issus des chantiers.

Le cabinet SKOV avocat (membre de l’équipe d’animation avec Élisabeth GELOT) a réalisé un webinaire sur le sujet du réemploi le 27 septembre (→ support de présentation)  Également sur leur site internet plusieurs infographies sur le sujet du BTP sont présentes :

  • Traçabilité des terres excavées ;
  • Traçabilité des déchets de chantier ;
  • Obligation du tri à la source 7 flux sur les déchets de chantier.

Malgré ses différentes ressources, initiatives et action, la filière a besoin de se structurer pour être la hauteur de l’enjeu d’où l’importance de règle commune via une filière REP.

 

Une nouvelle filière REP dès janvier 2022 - Un projet de décret qui dessine des premiers axes

Le projet a était publié en juillet 2022 avec deux grands principes :

  • La réduction des dépôts sauvages en améliorant la collecte par une reprise sans frais des déchets, la densification du maillage des points de collecte, et l’amélioration de la traçabilité ; 
  • La prévention de la saturation des décharges en développant le recyclage matière ainsi que le réemploi.

Les principaux enjeux traités par le projet de cadre réglementaire relatif à la mise en place de cette filière REP sont :

  • La mise en place d’actions pour éviter les dépôts sauvages, ce qui passe par la densification du maillage des points de reprise et la reprise sans frais des déchets ; 
  • Le développement des filières de réemploi et de recyclage dans un secteur où les marges de progrès sont substantielles (tri 7 flux) ; 
  • La prise en charge de la gestion des déchets amiantés ;
  • Une meilleure traçabilité du devenir des déchets.

Un Eco-organisme nommé VALOBAT.

Pour anticiper cette réglementation Le 2 juillet dernier, 26 industriels de la construction dont (Isover, Placo, Rexel, Soprema, Knauf, Tarkett…) ont créé ensemble Valobat, éco-organisme dont la vocation est de faire progresser la reprise des déchets collectés et développer les filières de recyclage.

Un défi qui permettra d’industrialiser localement le recyclage et ainsi intensifier les boucles d’économie circulaire. « Valobat organisera ainsi, dès son agrément, une concertation à l’échelle de chaque territoire, avec les acteurs concernés, collectivités, artisans et professionnels de la gestion des déchets, pour déterminer les solutions les mieux adaptées localement », annoncent ainsi les partenaires de l’écorganisme.
L’enjeu est de taille afin de couvrir l’ensemble du spectre, qui est composé de différentes matières comme présenté plus haut. L’éco-organisme souhaite le scinder en neuf branches :

  • les métaux de construction ;
  • les métaux des équipements ;
  • le bois, les menuiseries et parois vitrées ;
  • les plâtres et mortiers ;
  • les revêtements de sols ;
  • les matériaux inertes ;
  • les plastiques rigides ;
  • les produits à base de laines minérales.

Une organisation qui doit permettre au secteur de répondre efficacement aux problématiques posées par chaque type de déchets. Reposant sur un modèle de gouvernance ouverte, l’organisation disposera d’un comité des parties prenantes, et de neuf comités de secteurs. Le but est de prendre en charge la complexité de la filière et de rendre le service simple aux possesseurs de déchets. A note que pour le moment peut d’actions ont été formulées en faveur du réemploi même si le texte devrait évoluer dans les prochaines semaines.

 

En Grand Est – Une matériauthèque pour revaloriser les matériaux

La démarche EIT des Ardennes portée par le GIP WASS (Waste Ardennes Symbiotic System) mène un GT sur le sujet du BTP. Focus sur les actions, les écueils à éviter et les opportunités à venir.

Dans un premier temps la démarche avait souhaité réunir au sein du GT l’ensemble de la filière - les fédérations du bâtiment, des architectes, des maîtres d'ouvrage, des magasins de matériaux, des structures de l'ESS, des acteurs publics. L’objectif était de trouver des solutions au gisement natif (venant de chantier) avec la mise en place d’action territoriale via un chantier expérimental de réemploi.  Ce chantier aurait alors permis de mêler sensibilisation, formation et mise en œuvre par le biais d’un démonstrateur. Néanmoins l’animation du groupe s’est révélée plus difficile que prévue. Une première analyse est la réticence originelle de certains acteurs. En complément et avec le recul « la démarche aurait dû écouter leurs propres visions du problème, de la part des acteurs dans un premier temps, avant la présentation d’une solution » mentionne Maxime GRULET animateur de la démarche.

C’est dans cette optique que se prépare un événement de sensibilisation prévue en novembre 2021. Tout d’abord, la REP concernant les déchets du BTP se précise et le réemploi est au cœur de la nouvelle loi. Cela permettrait au GT de se saisir de cette nouvelle opportunité . Par ailleurs, des synergies (présentées en-dessous) liées aux matériaux du BTP deviennent opérationnelles, et rendent le discours concret. Cet événement de sensibilisation destiné aux acteurs du secteur va permettre de donner une nouvelle orientation au GT. Avec un animateur neutre (Benoit ROUSSEL), spécialiste de l’animation et de la création collective de groupe, une certaine objectivité sera maintenue. L’enjeu est double puisque il permettra à l’animateur de monter en compétence sur les techniques d’animation collective tout en relançant le GT.

Pour sensibiliser sur cette filière REP au travers d’actions concrètes, la démarche a noué un partenariat avec Belloccaz (ressourcerie) et Leroy Merlin. Depuis le 1 septembre un point d’apport volontaire à l’essai, sur le parking du magasin permet de récupérer 500kg par semaine (défaut retour client - queue de chantier – invendus du magasin). Les clients récupèrent en échange un bon d’achat de la part du magasin. Comme levier à ce projet, une mention dans le décret est intéressante : « Le seuil de l’obligation de reprise (pour les distributeurs) est fixé à 1 500 m2 de surface de vente et 1 million d’euros de chiffre d’affaire » Article 2 du projet de décret relatif à la REP publiait en juillet. Ainsi des réflexions sont en cours pour un stand fixe de Bellocaz, dans la galerie marchande. A termes, le souhait est d’essaimer ce projet aux différents distributeurs BTP dans les Ardennes.

Néanmoins, l’initiative entend les difficultés mentionnées par les acteurs dans la réutilisation de ce type de matériaux : problème de dépose sélective, réserver quant à la qualité des matériaux et la réticence de certains assureurs, etc.

Parallèlement à cela, Ardennes Métropole débute des études pour estimer les différents gisements à l’échelle du territoire dans une logique de métabolisme (caractérisation des matériaux, réflexion sur les exutoires et les différents flux, etc.). Même si le pas de temps et les échelles sont différentes, Bellocaz souhaite être une première initiative qui permettra un retour d’expérience et pourquoi pas à l’avenir être un outil pour la collectivité dans le but de réemployer/revaloriser les matériaux.

 


Sources et pour aller plus loin :

Documents institutionnels


Eco-organisme

 

Boite à outils avec des guides pratiques, vidéos, bordereaux et textes réglementaire : https://www.dechets-chantier.ffbatiment.fr/documentation.html

Les différentes filières de valorisation : https://www.optigede.ademe.fr/dechets-batiment-exemples-entreprises

Recyclage du plâtre : https://www.actu-environnement.com/ae/news/dechets-platre-recyclage-21860.php4

Programme Democlès trouver les bonnes filières : https://www.democles.org/trouvez-les-bonnes-filieres-de-valorisation/

Support de présentation du webinaire du 28/09/2021 par SKOV avocat sur le sujet : https://skovavocats.fr/materiaux-de-reemploi-une-fois-diagnostiques-comment-les-ceder/

Projet de Décret relatif à la REP : http://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/projet-de-decret-relatif-a-la-responsabilite-a2386.html

Le GIP VALODAé lauréat de l'AAP Déchets du BTP

3min 53

Le Groupement d'Intérêt Public VALODAé, dans les Vosges, est lauréat de l'Appel à Projets Economie Circulaire "Déchets du BTP". Ce GIP regroupe des acteurs vosgiens du BTP pour engager une démarche de réduction des déchets et de réemploi. Dans les Vosges, les exutoires arrivent à saturation. Les entreprises du BTP doivent donc trouver des solutions pérennes pour leurs déchets.

Premys lauréat de l'Appel à Projets "Déchets du BTP"

2min 47

L'agence Premys de Wittelsheim (68) est lauréate de l'Appel à Projets - Economie Circulaire "Déchets du BTP". Disposant de deux sites sur lesquels elle a engagé une démarche d'économie circulaire et de réemploi, l'agence Premys contribue à rendre le secteur du BTP du Grand Est plus responsable envers l'environnement. 

Une nouvelle plateforme a vu le jour pour mettre en relation les acteurs de la construction du Grand Est afin de favoriser le réemploi des matériaux. Son nom : reemployez.fr.

Le BTP produit, à lui seul, 16,4 millions de tonnes de déchets annuels en 2020 (Observatoire des déchets du Grand Est), soit près de 70% de la production totale de déchets en Région Grand Est !

Si les déchets inertes sont habituellement bien valorisés (à environ 80%), ce n’est pas le cas des déchets non dangereux du BTP, et principalement ceux du second œuvre du bâtiment. Plus de la moitié d’entre eux ne font l’objet d’aucun traitement après avoir été jetés : les matériaux ne sont ni recyclés, ni réutilisés, ni réemployés. Ils sont enfouis ou incinérés. Face à cette situation, le réemploi, émanation de l’économie circulaire, peut être un levier d’une démarche plus responsable de la part des acteurs de la construction.

Le réemploi peut représenter un certain nombre de bénéfices :

  • Des bénéfices environnementaux : économiser des ressources épuisables, diminuer l’empreinte carbone des matériaux, réduire les émissions de gaz à effet de serre liées au traitement des déchets, etc…
  • Des bénéfices économiques : réduire les coûts liés au transport de matériaux en ayant recours à une ressource locale, profiter de coûts attractifs pour certains matériaux issus du réemploi, permettre que le projet soit reconnu par une certification ou un label, etc…
  • Des bénéfices sociaux : dynamiser des filières d’emploi local, favoriser la montée en compétences de personnes éloignées de l’emploi.
  • Des bénéfices spécifiques à une opération de déconstruction : dispenser le maître d’ouvrage des obligations de traçabilité, profiter des gains provenant de la revente de matériaux sous certaines conditions, développer une image positive du projet, etc…

Pour favoriser le réemploi des matériaux de construction dans le Grand Est, une plateforme vient d’être lancée. Reemployez.fr est son nom et elle propose de mettre en relation les acteurs régionaux de la construction souhaitant s’inscrire dans une démarche de réemploi. En quelques clics, acheteurs (en phase de construction) et vendeurs (en phase de déconstruction) peuvent s’identifier mutuellement pour traiter ensemble et acter l’achat/la vente de matériaux pouvant être recyclés et avoir une seconde vie.

 

 

Cette plateforme s’adresse aussi bien aux professionnels (artisans, TPE, PME,…) qu’aux prescripteurs (maîtrise d’œuvre) mais également aux particuliers. Elle a été imaginée par Re-mise, association pour la diffusion et la valorisation du réemploi dans la construction. La Région Grand Est et l’ADEME, à travers le programme Climaxion, soutiennent cette initiative, qui fait écho, notamment, à l’Appel à Projets BTP pour la réduction et la valorisation des déchets.

 

Découvrir la plateforme reemployez.fr